Editorial | Mr le PM, soyez digne de cette nation

Ce que vit Maurice aujourd’hui est inadmissible. Nous sommes dans un cauchemar, dont nous ne sommes pas près de nous réveiller aussitôt. Hélas !
Autour de la présence du Wakashio dans les eaux mauriciennes et de la marée noire dont il est coupable, il y a tellement de comment et de pourquoi.
Sa présence. Sa vitesse. L’absence de communication entre le bateau et les garde-côtes. La gestion des autorités mauriciennes face à la possibilité d’une marée noire. La responsabilité des autorités et des garde-côtes.
La gestion de la crise écologique, économique et sociale à laquelle Maurice devra faire face. Et j’en passe !
On pourrait trouver mille prétextes pour dédouaner ceux en poste de responsabilité… mais pas cette fois !
Pas quand tout un peuple pleure face à un avenir incertain : qu’adviendra-t-il de ceux qui vivent de la mer et du tourisme ? Que reste-t-il de Maurice quand ses plages et son lagon sont ainsi souillés ? Sans compter la mauvaise publicité à l’international…
Pas quand un peuple souffre de voir des années de sacrifices et de dur labeur en matière de sauvegarde de la vie marine et autres, être ainsi détruits.
Mais ce peuple qui souffre aujourd’hui est aussi un peuple résilient. Qui a été une nouvelle foi fidèle à sa réputation de traser au point où, alors que certains étaient encore à tik tike lamin krwaze, n’a pas hésité agir.
Avec des boudins faits de paille, des pelles de fortune, ou en sacrifiant ses cheveux, le Mauricien lutte contre la marée noire. Il y a de quoi être fier de ces natifs et de ces Mauriciens de cœur.
Aujourd’hui, plusieurs responsabilités pèsent sur vous, monsieur le Premier ministre. Le peuple a besoin de savoir qui sont les responsables de ce sacré pétrin, comment – alors que notre situation économique est déjà difficile – vous comptez faire pour que nous gardions la tête hors de l’eau, où sont nos failles en matière de sécurité et comment vous allez y remédier. Et de grâce, sans langue de bois !
Cette nation a montré au monde entier sa force. Montrez-vous digne d’en être le Premier ministre !
Martine Théodore-Lajoie