Le Synode sur la synodalité en quelques questions
L’Église universelle est entré en Synode le 9 et 10 octobre dernier et le sera jusqu’en octobre 2023. Le pape François a donné le coup d’envoi à Rome, et dans les églises particulières, le lancement se fera cette semaine, le 17 octobre. Le thème de ce « faire route ensemble » est : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission. » Immersion dans ce grand temps d’Église avec le père Jean-Claude Véder, alors que notre église à Maurice s’apprête également à y participer.
Le pape François vient de demander un Synode pour notre Église… c’est quoi un Synode ?
Le mot « Synode » est un terme grec qui veut tout simplement dire : « marcher ensemble ». Dans cette expression « Synode », deux mots sont donc importants : marcher, faire route pour nous rappeler que nous sommes en chemin, toujours partants. Le 2e mot important dans Synode est « ensemble ». Nous sommes en route avec d’autres. Donc, entrer en Synode, c’est marcher ensemble avec d’autres personnes. C’est aussi réfléchir ensemble, se parler, s’écouter, partager ses joies et ses peines, se soutenir…
D’où vient le projet de ce Synode ?
Dans l’histoire de l’Église, il y a plusieurs styles de Synode. Il y a eu, à ce jour, 25 Synodes des évêques sur des questions telles que la famille, les jeunes, etc. Le pape François, notre pape actuel, a décidé de convoquer un Synode des évêques en 2023, le 26e Synode des évêques, mais sur une longue durée, en commençant par un travail à la base en 2021. Ce Synode est une première dans l’histoire de l’Église puisqu’il va durer deux ans.
Pourquoi maintenant ?
Depuis que François est pape, il a parlé d’une Église de « disciples missionnaires ». Pour lui, l’Église est, dans sa nature, synodale. C’est pour cela que tous sont invités à vivre un Synode sur la synodalité. C’est-à-dire que nous sommes tous appelés à « marcher ensemble », que nous soyons évêques, prêtres, diacres, religieuses, religieux, laïcs… parce que ce qui nous est commun à tous, c’est notre baptême.
Que comprendre par les mots un « Synode sur la synodalité » ?
Le pape veut apporter une conversion dans les mentalités. Il est temps aujourd’hui pour l’Église de passer à un changement d’attitudes fondamentales pour ce qui est son essence même. L’Église existe pour évangéliser et elle doit commencer par elle-même, commencer par « balye divan so prop laport », regarder et relire son histoire, puiser sa force dans l’Évangile, panser ses blessures et prendre davantage en compte ceux qui sont au bord de la route. C’est toute l’Église qui est appelée à marcher ensemble et personne ne peut être laissé dans un coin ; pour être une Église encore plus proche de Jésus-Christ.
Quel en est le thème ?
Le thème est très éclairant : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission. » Chaque mot compte là aussi : communion, c’est-à-dire que Dieu nous rassemble différents, mais unis par une seule et même foi. Participation : qui demande une profonde et respectueuse écoute des uns des autres, surtout des plus faibles et de ceux qui se sont éloignés de l’Église. Mission : nous ne pouvons pas être centrés sur nous-mêmes. L’Église existe pour évangéliser.
« Tous »… Comment comprendre ce « tous » ?
« Tous » veut certes dire ceux qui sont à l’intérieur de l’Église et aussi loin de l’Église… ou plutôt ceux dont l’Église s’est peut-être éloignée. Mais il inclut aussi les chrétiens d’autres Églises et certainement les autrement croyants, comme on les appelle ici. Au fait, le pape veut que l’Église entre en dialogue avec l’humanité. Ce « tous » est très visible dans le logo crée pour ce Synode.
Dans quelles dispositions se mettre pour accueillir ce Synode ?
Le document préparatoire du Synode insiste d’abord sur des attitudes à avoir : se mettre à l’écoute de l’Esprit-Saint, s’inspirer de la Parole de Dieu, la méditer, ensuite l’écoute des uns des autres, surtout du plus petit. Une autre attitude à avoir, c’est l’accueil de ce Synode dans un esprit d’ouverture. Il ne faut surtout pas le voir comme un fardeau en se disant « encore des choses à faire » ou « cela ne servira à rien, encore des documents », mais le voir comme une opportunité pour une Église vivante, telle que Jésus l’a voulue. Pour cela, il nous faudra de l’humilité et être dociles à l’Esprit-Saint qui nous conduira peut-être là où on ne voudrait pas aller.
Est-ce qu’il y aura une nouvelle manière d’être chrétien, de faire Église, avec ce Synode ?
Je l’espère, parce que c’est de cela dont il s’agit : une manière d’être chrétien, une nouvelle manière de faire Église, de marcher ensemble. Ce Synode, je pense, sera l’occasion d’une guérison de chaque membre de l’Église. Et là encore, une fois seul(e), celui ou celle qui est accueillant à l’Esprit se laissera convertir pour une nouvelle manière d’être chrétien et chrétienne.