Les « super husbands » du quotidien
C’était un samedi de fin de mois. La foule se pressait sur la route principale de Rose-Hill. Le trafic ne désemplissait pas et encore moins le bruit. J’étais là à attendre le bus quand est passée une jeune fille portant un T-shirt avec l’inscription Waiting for super husband.
À côté de moi a fusé une conversation. « Li pou atann touzour », a lancé un jeune à peu près du même âge à son groupe d’amis des deux sexes. C’était parti pour un gros rire et une fille a renchéri : « Enn super husband kouma sa bann ki touy brit. » « Li pe reve sa mamzel-la », a poursuivi un autre.
Je me suis légèrement éloignée d’eux et de leur joute verbale. Peu après, mon bus est arrivé et je les ai laissés à leurs remarques tantôt acerbes, tantôt justes, tantôt mesquines…
Ils traduisent cette vérité qu’au cœur de l’Amour se trouvent dialogue, compromis, oubli de soi, bonheur de l’autre…
Lors de mon trajet, j’ai effectivement abondé dans leur sens : le super husband, ma fille, tu l’attendras toute ta vie ! Et puis, le week-end m’a ouvert les yeux sur des super husbands, le mien et ceux de mon entourage.
Ce ne sont pas des supermen ! Ils ne volent pas, ne portent pas de cape, ne résolvent pas les problèmes de la vie comme par enchantement ou en un tour de main… Ils sont tout simplement des super husbands par leur patience avec un enfant qui frôle la crise de nerfs devant une maman grandement épuisée.
Quand ils assument les tâches ménagères, conscients que ce n’est pas l’exclusivité de la femme. Lorsqu’ils se décarcassent pour que la famille soit heureuse et que tout aille pour le mieux.
Quand ils traduisent cette vérité qu’au cœur de l’Amour se trouvent dialogue, compromis, oubli de soi, bonheur de l’autre…
Et j’ai tout bêtement réalisé qu’il y avait autour moi de nombreux super husbands dans le quotidien. Des super husbands anonymes et certes pas de Marvel…
Lulu